Après notre séjour à Tam Coc, nous reprenons la route avec notre chauffeur-guide, Truong, pour le nord-ouest. Nous arrivons à Bac Ha, petite ville de montagne très calme en ce vendredi après-midi. Le lendemain matin, direction Can Cau pour assister au marché mhong. La route qui relie les deux villages est spectaculaire et les paysages sont magnifiques. Le marché de Can Cau est lui aussi spectaculaire par toutes les couleurs des tissus brodés qui y sont vendus et les couleurs des femmes hmongs qui y déambulent.
Au retour, nous sillonnons la montagne et découvrons de petits villages dans lesquels la population parle à peine vietnamien!
La soirée se termine par une fondue vietnamienne succulente…
Dimanche matin, c’est le marché de Bac Ha. Ici beaucoup d’ethnies différentes se retrouvent et s’est un régal de s’y mêler. Nous passons rapidement la partie « boucherie » du marché mais flânons entre les buffles, les poules, les chiens, les cochons… C’est notre dernier marché du « nord » et après ceux de Xa Phin, Bao Lac et Can Cau, c’est toujours aussi magique.
Nous reprenons la route direction Sapa. Les paysages sont magnifiques, nous sommes dans un décor de carte postale, entourés de rizières en terrasse.
Mais soudain tout cela laisse place à des grues, des buildings… nous arrivons à Sapa. Sapa a du être une petite ville de montagne agréable, ayant un petit côté Chamonix (car de là on peut faire de nombreux trecks dans la montagne) mais aujourd’hui c’est un chantier permanent pour construire de nouveaux hôtels. C’est devenu une destination prisée des touristes étrangers comme des vietnamiens. Ici, tout n’est que bruit, poussière, sollicitations… nous sommes bien loin de ces endroits où nous nous arrêtions à la grande stupéfaction des villageois qui ne voyaient que très rarement des touristes!
Le lendemain matin, après notre première péripétie hôtelière (détaillée un peu plus loin), nous partons pour un treck qui doit nous mener au village de Ta Van. Nous traversons des rizières et assistons à la plantation du riz (c’est la saison). Nous retrouvons le calme des montagnes et la gentillesse de ses habitants. Nous sommes accompagné pendant presque toute la durée de notre treck par Mimi, une vieille femme Hmong qui nous offre de petits objets qu’elle fabrique avec les tiges de fleurs qu’elle cueille le long du chemin… avant de réussir à nous vendre un joli sac! Nous arrivons dans le joli village de Tan Van: petite pose au bord de la rivière, massage pour certains d’entre nous et détente au café pour les autres, puis dîner dans une guesthouse très agréable.
Mardi matin, il est temps de reprendre la route pour descendre vers Dien Bien Phu, une route peu fréquentée par les touristes, au cours de laquelle nous croisons encore de nombreuses ethnies différentes, dont certaines particulièrement stylées sur un scooter!
Nous arrivons dans l’après-midi à Muang Lai pour y faire étape pour la nuit. Truong (notre guide) avait pris soin de nous rassurer sur l’hôtel qui nous attendait, un magnifique hôtel dans lequel il était allé il y a quelques années. En effet, notre nuit à Sapa avait été mouvementée. Nous nous étions installés dans un hôtel vieillot et poussiéreux (qui s’avéra être un hôtel pour vietnamiens et non pour touristes étrangers, car au Vietnam il y a deux catégories différentes d’hôtels dont les normes ne sont pas tout à fait les mêmes…!!!). Pas super, mais la vue est belle et pour une nuit ça ira. Mais en rentrant de dîner, alors que nous allons nous mettre au lit, nous trouvons sur le mur un énorme cafard. Puis un autre qui se faufile sous le lit, et encore un sur la table… bref une invasion! A 22h30 nous refaisons nos valises et déménageons pour l’hôtel d’à côté, qui nous propose une magnifique chambre familiale. Les enfants nous remercieront cent fois d’avoir pris cette décision de changer d’hôtel, « la meilleur décision de votre vie »! Truong était vraiment désolé de cette mésaventure, voilà pourquoi il avait choisi un bel hôtel à Muang Lay. Nous mettons un peu de temps à trouver l’hôtel car la ville a bien changé depuis que Truong y est venu. En effet, entretemps un barrage a été construit et le village au fond de la vallée a disparu. Nous finissons par trouver le chemin qui grimpe à l’hôtel (qui se trouve sur les hauteurs). Une vielle pancarte en bois défraichie et à moitié arrachée nous guide vers un grand bâtiment posé au milieu des arbres. Devant une immense piscine a du être très agréable il y a quelques années mais l’eau y est verdâtre et semble le refuge de quelques crapauds et serpents. Deux employés viennent à notre rencontre (il s’avérera que ce sont les deux seuls employés) et nous font visiter une chambre. L’intérieur confirme l’impression extérieure: tout est vieux et décrépi et semble baigner dans son jus depuis 30 ans! Il n’y a pas d’autres clients alors nous essayons de négocier le prix (qui est prohibitif par rapport à l’état du lieu). Pendant ce temps là les enfants vont explorer les alentours… Alors que nous n’avons pas réussi à faire baisser le prix, ils reviennent blancs de peur de ce qu’ils ont vu: l’arrière du bâtiment est en ruine et au milieu de ces ruines ils ont découvert une sorte de hangar avec un mur qui semble couvert de sang et des cordes de pendu accrochées au plafond. On se croirait dans l’hôtel tenu par Anthony Perkins dans Psychose d’Alfred Hitchcock. Si on reste là cette nuit, on n’est pas sur d’en repartir vivants… alors vite on quitte les lieux pour se rendre dans un autre hôtel (trouvé sur internet) qui semble plus récent. L’entrée de cet hôtel est bien balisée, la piscine magnifique, le hall d’accueil n’a rien a envier au plus beaux palaces de la côte d’Azur… mais les chambres sont assez sales! Peu importe, pour une nuit, on va survivre!
Après avoir bien profité de la piscine pour nous remettre de nos émotions, nous passons une excellente soirée dans un hôtel immense et vide (encore une fois nous sommes les seuls clients!) avec notre guide qui fêtait son anniversaire avec nous, un anniversaire bien arrosé d’un alcool de sa composition, dont il finira par nous avouer qu’il est fait à partir de fleurs de pavot (et oui il y aurait encore dans le nord du Vietnam de nombreux champs de pavot bien cachés et qui ne servent pas qu’à faire de l’alcool!).
Mercredi midi, nous arrivons à notre dernière étape dans le nord du Vietnam, à Dien Bien Phu. Nous visitons le musée et la fameuse colline A1 (dite « Eliane » par les français) qui fut le lieu de la bataille la plus acharnée, ce qui permet aux enfants (et à nous aussi il faut bien l’avouer!) de mieux comprendre les différents événements qui ont marqué la guerre d’Indochine.
Après avoir dit au revoir à Truong et avoir préparé notre passage au Laos, nous profitons de notre dernière soirée dans ce Vietnam du nord qui nous a séduit, en dégustant un excellent repas végétarien dans un resto très sympa dans lequel nous avons l’impression d’être dans le salon de nos hôtes (il y a une bibliothèque, les jeux des enfants…).