La première partie de notre voyage s’achève et nous partons pour le Laos en bus qui vient nous chercher à l’hôtel.
Nous sommes bien loin des gros bus Vietnamiens climatisés que nous avons vu sur la route. Le mini bus, officiellement de 16 places, est bourré à craquer avec 20 personnes, des affaires partout et notamment des articles de contre façons. Sophie ne peut poser le pied par terre car d’énormes bidons sont posés partout sous son siège. Philippe passera le trajet à se faire assommer de faux sacs Chanel lui tombant dessus à chaque virage !
Nous nous amusons de leurs arrêts intempestifs pour reprendre de la marchandise (comme si il n’y en avait pas assez !!), passer à la poste déposer du courrier, acheter de la nourriture au marché ou reprendre encore des passagers.
Nous ne savons pas à quelle heure nous allons arriver avec tous ces arrêts et nous inquiétons de nos sacs hissés sur le toit car le conducteur va très vite dans les lacets étroits et interminables de la montagne… les enfants ont mal au cœur, Clarence vomit 2 fois, bref un voyage éprouvant bien que cocasse qui a duré 3h … sans compter le passage à la frontière: un vrai poème !
Je vous passe le racket à la douane pour le taux de change mais après avoir eu notre tampon pour sortir du Vietnam (queue à la vietnamienne: pas d’ordre passage, en force!!), nous sommes passés côté Laos.
On a payé pour obtenir un visa et rempli tous les papiers à la main (multiplié par 5 bien sûr !), on a payé pour récupérer nos passeports, puis on a payé pour un tampon.
Le clou, ils nous ont pris la température avant de nous faire passer… en nous faisant payer 2500 kip par personne au passage !! Des anglaises qui continuaient jusqu’à Luang Prabang dans le bus n’avaient plus un sous en poche.
Bref à l’issue de ce voyage, nous sommes arrivés dans le petit village de Muang Khua, petite ville nichée au bord de la rivière Nam Ou, sous un soleil de plomb…il était 13h. Avec tous nos sacs et nos 3 enfants nous faisons sensation tandis que nous rejoignons la guesthouse que nous avions repérée.
C’est la sieste et nous constatons la torpeur du lieu et la langueur des laotiens qui contraste avec l’agitation vietnamienne !
Le village est très joli avec son marché couvert, son monastère (de jeunes bonzes en tenue safran nous en ouvre la porte, juste avant que ne sonne l’heure de leur prière, alors que dehors, des enfants jouent au foot pieds nus dans la poussière) et son pont suspendu qui n’a rien à envier aux ponts de singes des parcs d’attraction!
Le soir, nous dînons laotien et découvrons une cuisine très fine et parfumée et le responsable de l’office de tourisme, prévenu de notre arrivée, vient nous saluer .
Le lendemain matin on part en bateau pour Muang Ngoi Neua… décision prise à l’unanimité ça changera du bus !!
Nouvelle découverte, le bateau est très cher et quand je dis bateau c’est une pirogue avec un toit 4 fauteuils de voiture défoncés et des bancs. Comme le bateau n’est pas plein, ils nous font payer le bateau entier, pour 10 au lieu de 5, impossible de négocier! Heureusement, arrivent une estonienne et un australien et l’office du bateau nous dit de nous arranger entre nous… ce qu’on a fait. On ignorait que 8 personnes prendraient place à bord au fur et mesure du trajet, le bateau surchargé tangue vraiment et nous craignons que nos sacs passent par dessus bord !
Le voyage de 4 h est agréable, pas de malade, même si nous terminons trempés, éclaboussés par les vagues .
À Muang Ngoi Neua, nous nous posons enfin 2 jours. Ce village a été entièrement bombardé par les américains pendant la guerre et reconstruit depuis. Ici c’est beaucoup plus touristique (beaucoup de guesthouses et de restaurants) mais en cette saison il y a peu de touristes et ça reste très calme. Le village, c’est deux rues en terre, bordées de maisons en bois et bambou, au pied de la montagne et avec une vue magnifique sur la rivière, deux rues qui sont le territoire de quantité de poules et de quelques chiens. Et au bout de l’une des rues, un monastère. On sent une grande pauvreté. Les enfants (surtout les filles) travaillent avec leurs parents plutôt que d’aller à l’école. Ici la population est très accueillante: chaque passant nous salue d’un grand sourire ponctué par un long « sabaidee » (bonjour) mais nous ne sommes pas sollicités comme au Vietnam (au contraire on a plutôt l’impression de les déranger dès qu’on arrive dans un café ou un resto). Ici il n’y a pas autre chose à faire qu’à se balader dans la montagne (nous tentons un treck le matin mais nous avons mal estimé les capacités de marche des enfants sous la chaleur! On randonne quand même 3h et nous sommes en eau à l’arrivée) , se baigner dans la rivière (nos enfants se baignent avec ceux du village puis avec les petits moines dans leur drapé safran et à part les crânes rasés et des nuances de couleurs, rien ne les distingue, ce sont juste des enfants qui jouent dans le fleuve) et se reposer tranquillement dans un hamac en regardant le coucher de soleil.
Notre troisième étape le long de la Nam Ou, c’est le village de Nong Khiaw. Là aussi, panorama sublime, calme et volupté. Après le bungalow rustique et un peu sommaire que nous avions à Muang Ngoi (au prix phénoménal de 3,50€ la nuit!), nous optons pour un luxueux bungalow climatisé avec terrasse au dessus de la rivière… Mais pour mériter ça, il a fallu survivre à une heure de bateau dantesque! En effet, alors que nous attendons tranquillement notre bateau à Muang Ngoi pour rejoindre Nong Khiaw, nous voyons arriver une embarcation de 50cm de large avec deux pauvres planches en guise de fauteuil de chaque côté. Bon, ça pourrait aller si nous n’étions que tous les cinq (et nos bagages) mais nous sommes une vingtaine! Le « capitaine » de cette barque à moteur réussira à tous nous y mettre, serrés comme des sardines sans pouvoir bouger. Mais nous sommes assurément en surcharge et le haut de la barque n’émerge que de de quelques centimètres au dessus de l’eau, ce qui fait qu’à chaque vaguelette, l’eau s’immisce entre les planches disjointes de la barque, nous trempant copieusement les fesses, et à chaque accélération, c’est une véritable douche qui s’ajoute à notre bain de siège! Mais nous arrivons à bon port!
Comme pour nos étapes précédentes au bord la Nam Ou, nos journées sont « rythmées » par une randonnée (une grimpette assez raide de près de 2 heures jusqu’à un panorama superbe), une sieste, une petite balade dans le village et une baignade dans la rivière, juste avant le coucher du soleil: on s’est vite approprié le rythme laotien!
En relisant les derniers épisodes de votre voyage, je reste pantoise! A vous lire, quelle myriade de contrastes, d’émotions (petites et grandes et j’espère que les enfants ont récupéré de certaines peurs), de couleurs, de reliefs incroyables, d’une nature généreuse, de situations malheureusement toujours d’actualité (corruption des fonctionnaires), des scènes qui s’offrent à vos yeux. Voyage alliant les temps d’activités intenses (marcher sous la chaleur, marchés grouillants de monde et polychromie assurée) et d’attentes (trajet en bus, en bateau…) ou détentes. Les kms s’additionnent et vous continuez à nous tenir en haleine! C’est quand le prochain article….?
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Au Laos la wifi n’est pas aussi « bonne » qu’au Vietnam. On a donc un peu de mal à charger les photos (pour les videos n’en parlons pas!). Alors la mise en ligne de nos articles est plus sporadique. Dans les prochains épisodes: la découverte de Luang Prabang, une ville magnifique et deux jours en compagnie des éléphants! Patience…
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Bonjour La famille RONDEAU,
Ce petit message pour vous dire que je pense à vous régulièrement .
Enfin, je prends le temps de vous rejoindre quelques minutes et profiter de vos écris. J’espère que tout le monde profite pleinement de chaque instant .
A bientôt et bonne continuation.
Marie
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