Voyage VIP or not VIP?

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Pour aller à Savannakhet, nous avons décidé d’être autonome. Nous ne faisons pas appel à Yves, notre ami belge qui tient une agence de voyage et qui a été ressource sur bien des points: trouver un coiffeur, un pharmacien ayant fait ses études de médecine en France et permettant de soigner la conjonctivite de Clarence et bien sûr trouver un van privé qui s’arrête où l’on veut ou des tickets de bus avec tous les transferts à nos hôtels.
Philippe a bien compris comment cela marchait et nous nous risquons à partir pour Savannakhet sans réserver au préalable.
Nous demandons à un tuk tuk de nous emmener à la gare routière nord que Philippe connaît bien (il y a jeté dans une poubelle, croyant que c’était des détritus, le sac de souvenirs d’Apo contenant 2 tee-shirts et un imper) et où il a repéré, quand il faisait les poubelles, un départ à 9h pour Savannakhet.
1er imprévu, le tuk tuk ne nous laisse pas à la gare nord mais à 5 minutes de notre hôtel et nous dit que l’on peut prendre des tickets pour Savannakhet ici. C’est le cas, les tickets sont même moins chers que ceux repérés à la gare et à 8h10 un bus arrive pour nous prendre.
Plusieurs personnes se précipitent pour nous aider à monter nos affaires à l’intérieur car le coffre n’ouvre pas et nous découvrons un bus assez vétuste, sans clim mais il roule porte ouverte, le pare- brise tient avec du scotch car il est fendillé de partout, il pleut sur certains sièges car il y a des trous dans le plafond, mais tout le monde (que des locaux) nous accueille avec de grands sourires, un jeune homme propose même aux garçons à manger… ils mettront du temps à accepter car non seulement ils n’ont pas faim mais ils sont rebutés par l’apparence bizarre de cette sorte de saucisse qui s’avérera être une brioche.
Le bus passera bien à la station du nord pour prendre quelques autres personnes et démarrera à 9h…. pour s’arrêter 5 minutes après prendre de l’essence et surtout pour que le chauffeur prenne son petit déjeuner!
Nous commençons à nous demander combien de temps le voyage va prendre, notre impératif étant d’arriver pas trop tard à Savannakhet pour prendre nos billets pour Hué que nous rejoignons le lendemain sachant que nous serons à notre dernier jour de visa.
En chemin, « le contrôleur » nous ouvre nos fenêtres, nous retrouvons les vendeuses de brochettes gantées et le conducteur du bus conduit… avec son fils sur les genoux!
Nous arrivons contre toute attente avec 1h d’avance sur l’horaire prévu et avons passé un très bon voyage.

Le lendemain, nous renouvelons l’opération sans le vouloir: nous voulions assurer le coup en allant dans une agence de voyage prendre notre billet pour le Vietnam mais retardés par la pluie et ayant cherchés en vain une agence à Savannakhet, nous retournons à la gare routière prendre notre billet pour un voyage d’environ 8h.

Au moment d’embarquer dans le bus, nous sommes vite baignés dans l’ambiance vietnamienne: ruée et bousculade pour pénétrer dans le bus, squattage de fauteuil pourtant réservés (les sièges sont numérotés!)… nous sommes encore au Laos que le calme et la langueur des laos nous manque déjà!

A l’intérieur du bus, pas de fauteuil défoncé ou de pare brise château branlant, ni de fuite, ni de karaoké: nous sommes dans un VIP bus!

En revanche, certains ont malicieusement glissé sous nos fauteuils des paquets énormes que Philippe et son voisin japonais auront du mal à déloger et à porter jusqu’au fond du bus pour avoir de la place pour poser leurs pieds !

Un homme assez âgé n’a pris que 2 places pour 2 enfants et lui et passera tout le trajet sur un pot de peinture près du couloir et quand il s’assira contre l’accoudoir sur lequel il s’est endormi, il manquera de tomber sur Clarence qui est en face!

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Nous partons à 8H, à l’heure…et dès 10H30 la pause déjeuner fait se vider le bus…. nous n’avons pas faim et observons ce petit monde attablé à un restaurant vietnamien.

Avant le passage de la frontière, ça s’agite. Une femme propose de changer les kip en dông (nous n’avons pas tenté, vue notre expérience précédente !), des billets passent de main en main, ça traficote de partout, on découvrira plus tard que cette femme fait fonction de « passeuse » avec le nombre impressionnant de passeport qu’elle a en main dans lesquels sont glissés des billets. Elle profitera d’un peu de place laissé par Clarence serré contre sa soeur pour lui prendre sa place…. ce qui a fortement déplu à ce dernier, elle ne sait pas à quoi elle a échappé si elle s’était risquée auprès de Melvil!

Elle se livrera sur Clarence, comme plus tard après la frontière une autre « échangeuse d’argent » à la vérification de rigueur de sa masculinité…. à laquelle nous avons du mal à nous habituer et qui scandalise Melvil, mais qu’heureusement nous avions lu dans les guides que c’était une pratique courante!!!

Malgré les stratagèmes d’Apolline et de Clarence qui ont élaboré tout un plan pour rester au Laos, et les redondantes lourdeurs administratives (autant les Laos sont cool autant ils demandent pour rentrer et sortir de leur territoire beaucoup de documents à remplir!) nous quittons le Laos pour le Vietnam.

Nous arrivons à écouler nos derniers kips en glace (on en avait gardé au cas où comme à l’aller, on doive payer de ci de là des taxes frontalières ) et nous réjouissons car le bus a bien roulé, nous devrions arriver bientôt…. Mais, alors que nous sommes à 15 km de Hué, le bus s’arrête et nous voyons le 2eme contrôleur (il y a 1 conducteur, le 1er contrôleur qui bosse et le 2ème qui regarde et prend l’argent!) héler des motos et finir par en arrêter une et partir avec dans le sens opposé…. Nous l’attendons 1/2h et repartons enfin sans avoir compris ce qui s’était passé…. Mais 5 minutes après, nous nous arrêtons encore…. pour laver le bus!

Bref, après avoir déposé des passagers sur la route, en s’arrêtant ou non (certains sauteront vraiment en marche!), nous mettrons 10 heures et non 8 pour arriver enfin à Hué, où à la gare routière, on nous « saute » dessus pour nous proposer de nous conduire à Danang alors que nous voulons juste un taxi pour rejoindre notre hôtel.

La bonne surprise est que les taxis à Hué sont bien moins chers que le moindre tuk tuk au Laos! Et nous arriverons enfin, de nuit et épuisés, dans notre hôtel VIP avec piscine (merci les promos « booking.com »!)…

 

 

 

 

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